
DAMBUYANT-WARGNY G., "Quand on n’a plus que son corps. Soin et non-soin de soi en situation de précarité", Armand Colin, Paris, 2006
Être SDF, RMIste, domicilié précaire, ne plus avoir d'existence sociale reconnue : des centaines de milliers de nos concitoyens subissent des situations dont le point commun est qu'ils n'ont plus qu'une seule et ultime ressource, leur propre corps. Mesure-t-on réellement ce que cela signifie? Non. Parce qu'il faut le vivre pour le savoir, et aussi parce que cela fait trop peur. N'avoir que son corps, c'est devoir tout miser sur lui. C'est l'inscrire, et soi-même avec, dans une trajectoire impitoyable : fonctionnement en "sur-régime" constant, surexploitation, surexposition... entraînant au final, des dégradations irréversibles. Quid alors des "projets d'avenir"? L’auteure a enquêté. Par son approche sociologique, elle dissèque ces logiques de "gestion" du corps précaire que notre société et les divers professionnels ne prennent peut-être pas assez en compte.
Mots-clés : anthropologie corporelle, représentation sociale, image du corps, état de santé, soins, précarité