DOUVILLE O., WACJMAN C. & alii, "Ruptures des liens, cliniques des altérités", in : Psychologie Clinique, n°16, L'Harmattan, Paris, 2003
Ce dossier est consacré à la précarité des liens. Les auteurs portent un regard sur les nouvelles formes sociales et subjectives du rapport à l'altérité. Y sont rassemblées des contributions qui offrent à la psychologie clinique, à la psychopathologie et à l'anthropologie du contemporain, une occasion de se côtoyer. Poser les conditions d'une clinique des ruptures des liens, implique de penser ce qui est neuf dans les configurations sociales et économiques contemporaines dans lesquelles le sujet est engagé. Comment le sujet se loge-t-il aujourd'hui dans le lien social lorsque les solutions symptomatiques et sublimatoires ne suffisent plus ? Dans ces conditions, comment peut-on considérer une clinique de l'altérité quand sont affectées les ressources psychodynamiques qui fondent le sujet ? Les conséquences de ces aspects du monde moderne sont, pour le clinicien et le psychanalyste intéressés par les nouvelles formes du lien social, au moins doubles : augmentation nette des rapports pathologiques aux objets et, corrélativement, augmentation des dépressivités et des vécus de préjudice ; augmentation des processus d'auto-exclusion qui permettent l'évolution de certaines destinées (exclusion " objective ") en raison de la cruauté du social et des tendances généralisées à la ségrégation.
Mots-clés : santé mentale, psychopathologie, anthropologie culturelle, lien social, précarité, altérité, exil
EMMANUELLI X., MALABOU C., « La grande exclusion. L'urgence sociale, symptômes et thérapeutique », Bayard Editions, Montrouge, 2009
La grande exclusion est assimilée à tort à la grande pauvreté, à la précarité. Personne ne semble vouloir la considérer pour ce qu'elle est : un syndrome clinique, dont beaucoup de symptômes sont communs à tous les grands traumatisés, détenus, malades d'Alzheimer, victimes de guerre ou d'attentat. Malgré la présence insistante des grands exclus, l'urgence sociale demeure invisible, impensée, incomprise, contestée même en son concept. Ce livre explore les raisons de ce déni. Il importe de changer notre regard sur l’extrême souffrance, en cessant enfin de penser que les exclus sont des sortes d’étrangers, en marge de nos vies, de nos villes et de notre culture.
Mots-clés : société, exclusion, pauvreté, lutte contre la pauvreté, prise en charge, urgence sociale, milieu défavorisé