Des inégalités de santé fruit d’inégalités sociales

Le livre a d’abord la propriété de nous rappeler le lien ténu existant entre la position sociale et la santé. Nous vivons en bien meilleure santé et plus longtemps lorsque nous bénéficions d’un statut social avantageux. Et, à chaque échelon inférieur du gradient social, nous aurons statistiquement une espérance de vie moins longue et serons plus exposés à un risque de voir notre santé se dégrader.

La limitation des écarts mieux que la croissance

L’éclairage nouveau amené dans l’ouvrage a trait à l’analyse des effets des inégalités effectuée à l’échelle d’une société entière. Arrivée à un certain niveau de richesse économique, une société plus égalitaire connaîtra, toutes choses égales par ailleurs, moins de problèmes sociaux, psychiques et physiques qu’une société inégalitaire. De surcroît, les avantages liés à cette égalité ne bénéficieront pas uniquement aux individus situés au bas de l’échelle mais bien à l’ensemble des membres de la société. L’effet de la croissance sur le bien-être est donc limité. A un certain point, c’est surtout la résorption des disparités qui devient prépondérante dans l’amélioration de la qualité de vie.

Des indicateurs multiples

L’exemple des Etats-Unis est évocateur à cet égard. Malgré son immense prospérité, les problèmes sociaux et sanitaires sont plus importants que dans des pays certes moins dotés économiquement mais plus égalitaires à l’instar du Japon ou des Pays scandinaves. Au fil des chapitres, les auteurs nous proposent d’innombrables graphiques qui mettent en exergue les corrélations entre les inégalités de revenus et des indicateurs tels que le taux d’incarcération, le sentiment d’insécurité, le niveau de confiance, les maternités précoces, les performances éducatives, le taux d’obésité, la consommation de drogues… Tous moins bons dans les sociétés plus marquées par les écarts de revenu.

Comparaison sociale délétère

Les inégalités créent également un climat de compétition et de défiance. Pèse alors sur chacun une menace d’évaluation sociale qui est source de stress et de mal-être. Pour gagner ou assurer un statut, les individus se mettent en quête de symboles extérieurs de réussite, s’adonnent à l’autopromotion et pour ce faire concourent à la consommation ostentatoire. Dans ce contexte anxiogène où l’autre est comparé, on a tendance à oublier ce qui caractérisait la plupart des sociétés humaines à savoir l’entraide et la réciprocité.

Rompre avec les solutions individualistes

De surcroît, les gouvernements ont tendance à prendre en charge les problèmes distinctement. Par exemple, pour lutter contre l’obésité (facteur marqué socialement), on enseigne les risques associés au surpoids et on enjoint à adopter de meilleures habitudes. Ces stratégies font abstraction des raisons qui amènent les gens à avoir un style de vie sédentaire et un régime alimentaire non-adapté. Chaque micro-problème semble avoir sa propre solution mais le rapport avec les autres problématiques est ignoré. Les services coûteux mis en place comme les soins ou la police sont dès lors que partiellement efficaces.

Promouvoir des solutions collectives et transversales

Wilkinson et Pickett plaident pour des solutions en amont qui auraient des effets transversaux. Ils jugent nécessaire d’agir en premier lieu dans la sphère des entreprises par la réduction des écarts de revenu en leur sein (mais aussi à travers des mécanismes de redistribution) et par la participation démocratique des salariés aux décisions. Le monde non-marchand a également un rôle à jouer puisqu’il peut opposer au modèle néolibéral un modèle fondé sur la solidarité et le bien-être social.

Conférence de l’auteur explicitant une partie du contenu du livre

 

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